Comment maximiser les performances des sportifs de force grâce à une gestion optimale des glucides ?
Les sports de force, comme l’haltérophilie ou le powerlifting, se caractérisent par des efforts intenses et brefs nécessitant une puissance musculaire maximale. Ces activités sollicitent principalement les filières énergétiques anaérobie alactique et lactique. Une préparation physique et nutritionnelle adaptée est essentielle pour optimiser les performances, favoriser la récupération et prévenir les blessures. Parmi les facteurs nutritionnels, les glucides jouent un rôle central, étant une source énergétique indispensable pour les efforts intenses. Ce travail explore comment maximiser les performances des sportifs de force grâce à une gestion optimale des glucides. Nous explorerons d’abord la physiologie énergétique dans ces sports, suivie des stratégies nutritionnelles spécifiques, puis la gestion des glucides autour de l’entraînement.
I – Physiologie de la performance en sport de force
L’énergie nécessaire aux contractions musculaires est fournie par l’ATP, produite par trois voies métaboliques activées en fonction de la durée et de l’intensité de l’effort. La voie anaérobie alactique est la première à intervenir, fournissant rapidement de l’ATP grâce à la phosphocréatine pour des efforts très courts et intenses, d’une durée de 5 à 6 secondes. Ensuite, la voie anaérobie lactique prend le relais en utilisant le glucose musculaire, mais son efficacité est limitée par l’accumulation d’acide lactique après 10 à 20 secondes. Enfin, la voie aérobie assure les efforts prolongés en produisant de l’ATP par l’oxydation des glucides, lipides et, dans une moindre mesure, des protéines. La phosphocréatine joue un rôle central dans la voie anaérobie alactique, en libérant rapidement son phosphate pour régénérer l’ATP. Cette réserve énergétique, bien que limitée, permet de soutenir des efforts explosifs. Sa régénération, essentielle entre les contractions musculaires, dépend de la voie aérobie, qui utilise principalement le glucose et l’oxygène. Ainsi, l’efficacité des filières énergétiques est cruciale pour optimiser les performances dans les sports de force.
II – Stratégies nutritionnelles
Bien que les glucides ne soient pas le substrat principal des sports de force, ils influencent la performance en soutenant la régénération de la phosphocréatine. Un régime pauvre en glucides (<5 % AET) peut préserver les performances à court terme, mais sur plusieurs semaines, il entraîne une diminution notable. Les recommandations varient entre 4 et 7 g/kg/j selon les objectifs individuels (prise de masse, maintien, perte de poids). Des réserves adéquates de glycogène permettent de retarder la fatigue et d’optimiser les efforts intenses. L’indice glycémique (IG) classe les glucides selon leur impact sur la glycémie. Les aliments à IG bas assurent une libération lente d’énergie, idéale pour restaurer les réserves musculaires entre les séances. En revanche, les glucides à IG élevé sont recommandés pendant ou juste après l’effort, favorisant une digestion rapide et une resynthèse efficace du glycogène.
III – Consommation de glucides autour de l’entraînement
La consommation de glucides avant l’effort doit être planifiée pour éviter une hypoglycémie réactionnelle liée à l’ingestion isolée d’IG élevé. Deux options existent : consommer des glucides à IG bas ou ingérer des glucides à IG élevé de façon continue avant et pendant l’effort. L’ajout de protéines aux glucides améliore la réponse anabolique. Une prise optimale inclut 35 g de glucides et une source protéique 30 à 60 minutes avant l’entraînement. Pendant l’effort, l’ingestion de glucides peut améliorer les performances, surtout à jeun ou en cas de réserves de glycogène réduites. Jusqu’à 60-80 g/h sont recommandés, avec des sources comme le glucose ou la maltodextrine, plus digestes que le fructose. Cependant, pour un athlète avec des stocks pleins, l’intérêt de cette pratique reste limité. La fenêtre métabolique favorise la resynthèse rapide du glycogène grâce à une meilleure captation du glucose sanguin. Les glucides à IG élevé, combinés à des protéines, optimisent la récupération et stimulent l’anabolisme musculaire via une augmentation de l’insulinémie.
Conclusion
L’anaérobie alactique, utilisant la créatine phosphate, est la voie énergétique pour les efforts courts et intenses. Sa resynthèse nécessite la voie aérobie, qui utilise le glucose. Les sportifs devraient consommer au moins 3,5 g de glucides par kilogramme de poids corporel par jour, avec des glucides à IG bas en dehors des entraînements et à IG élevé pour la récupération. Une prise isolée de glucides à IG élevé avant l’effort peut causer une hypoglycémie réactionnelle. Pour les sportifs de force, il est conseillé de consommer des glucides à IG bas 30 à 60 minutes avant l’effort. L’ingestion de glucides pendant l’effort est discutable, tandis que les glucides à IG élevé après l’entraînement sont essentiels pour la récupération.
Cet article est une version résumée d’un travail de recherche que j’ai effectué lors de ma formation à l’EDNH. Pour en découvrir plus à ce sujet, vous pouvez consulter ce travail en intégralité ci-dessous :